Numérique en Lumière

Le programme

Numérique en lumière a pour mission de révéler les coûts cachés du numérique à travers la culture et les arts, en s'appuyant sur des actions de sensibilisation par le biais de projections suivies de débat au sein des organisations.

Avec ses projections-débats, ce programme vous offre l'opportunité de :

Numérique en lumière comprend également des actions de communication par la création d'affiches, dont l'idée est d'éveiller l'esprit critique par un visuel choc et un message clé.

26 & 27 novembre 2025 – 9h à 18h

Auditorium Halle Pajol, 18, Esplanade Nathalie Sarraute, 75018 Paris

Billetterie Programmation

Les films

Forged in silence

China Labour Watch, 2024 (14')

Le documentaire s'intéresse aux travailleur·ses chinois·es de l'industrie du nickel en Indonésie. Il repose sur des entretiens, des enquêtes et des visites sur site. L'objectif du film est de montrer la réalité quotidienne des migrant·es employé·es dans ces usines. Le récit suit Li, un personnage fictif inspiré de nombreux ouvriers. Il travaille au Tsingshan Indonesia Morowali Industrial Park (IMIP). Forged in Silence inclut des images réelles d'une explosion mortelle et montre aussi les nombreux accidents du travail fréquents dans ces sites. Le documentaire veut faire entendre les voix souvent réduites au silence.

China Labor Watch demande un meilleur contrôle et plus de protection. L'appel vise à éviter que d'autres histoires tragiques comme celle de Li ne se reproduisent.

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En el nombre del litio

Tian Cartier et Martín Longo, 2024 (75')

Clemente Flores vit dans la communauté « El Moreno », à Salinas Grandes, dans la province de Jujuy, où plus de 30 communautés autochtones luttent pour empêcher l'arrivée imminente de multinationales minières venues extraire le lithium, le nouvel or blanc.

À la recherche de réponses à sa revendication silencieuse d'être inclus dans le processus décisionnel, Clemente se lance dans un voyage révélateur, pour revenir et organiser, avec les autres communautés salines, une action de résistance pour défendre leur territoire. Au nom du lithium est un documentaire sur l'urgence de parvenir à un équilibre avec la Pachamama.

Au nom du lithium est un documentaire sur la lutte des communautés autochtones du nord de l'Argentine pour empêcher que leurs salines, qui contiennent l'une des plus grandes réserves de lithium au monde, ne deviennent une « zone sacrifiée » afin de réduire le réchauffement climatique.

Site du film (EN)

The cleaners

Hans Block et Moritz Riesewieck, 2018 (88')

Entrez dans une industrie parallèle cachée du nettoyage numérique, où Internet se débarrasse de ce qu'il n'aime pas. Nous y rencontrons cinq « charognards numériques » parmi les milliers de personnes sous-traitantes de la Silicon Valley dont le travail consiste à supprimer les contenus « inappropriés » du net. Dans une lutte parallèle, nous rencontrons des personnes à travers le monde dont la vie est dramatiquement affectée par la censure en ligne. Un « nettoyeur » type doit observer et évaluer chaque jour des milliers d'images et de vidéos souvent profondément perturbantes, ce qui a des répercussions psychologiques durables.

Pourtant, leur travail soulève des questions profondes sur ce qui fait qu'une image est de l'art ou de la propagande et sur ce qui définit le journalisme. Où se situe exactement le point d'équilibre pour que les médias sociaux ne soient ni un espace non réglementé ni un forum où règne la censure ? The cleaners s'efforce de composer avec ce nouveau paradigme déconcertant. Évoluant d'une vision sociale commune d'un village mondial à un réseau de fausses informations et de radicalisation, le film retrace l'ascension et la chute de l'idéologie utopique des réseaux sociaux.

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How e-waste poisons south east asia

CNA Insider, 2024 (48')

Le documentaire s'intéresse à la montagne croissante de déchets électroniques ("e-waste") qui s'accumulent dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, notamment la Malaisie et la Thaïlande. Il explore les substances toxiques contenues dans ces appareils : métaux lourds, plastiques dangereux, et produits chimiques qui peuvent contaminer l'air, le sol et l'eau.
Des reportages sur le terrain montrent comment des communautés locales sont exposées à ces pollutions : problèmes de santé, respiration altérée, pollution chronique.

Enfin, le film appelle à une prise de conscience collective : consommateur·rices, industries et gouvernements sont encouragé·es à agir pour limiter l'export abusif, améliorer le recyclage, et protéger la santé des populations.

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Death by design

Sue Williams, 2016 (73')

Ce documentaire raconte l'histoire de jeunes personnes chinoises qui travaillent dans des conditions dangereuses, de familles américaines qui subissent les conséquences tragiques des pratiques toxiques de l'industrie, de militant·es qui mènent la lutte pour responsabiliser les marques, et d'entrepreneur·es passionné·es qui développent des produits et des pratiques plus durables afin de préserver notre planète et notre avenir.

Des usines électroniques extrêmement secrètes en Chine aux laboratoires d'innovation high-tech de la Silicon Valley, Death by design raconte une histoire de dégradation de l'environnement, de tragédies sanitaires et du point de basculement imminent entre consumérisme et durabilité.

Site du film (EN)

Complicit

Heather white et Lynn zhang, 2017 (52' ou 90')

Le documentaire suit Yi Yeting, ouvrier chinois atteint de leucémie après avoir été exposé au benzène dans une usine électronique. Refusant de se taire, il se transforme en activiste et aide d'autres victimes à faire valoir leurs droits. Le film montre les ravages de solvants toxiques (benzène, n-hexane) utilisés dans la production d'appareils électroniques. Des ouvrier·e·s, souvent jeunes migrant·e·s ruraux, tombent malades sans avoir été informés des risques. Le récit intègre plusieurs destins brisés : paralysie, dettes, suicides et familles détruites. A l'aide d'images clandestines, le film révèle la vie dans les usines et les conséquences sur les villages d'origine. Il dénonce le silence des autorités et l'absence de protection réelle pour les travailleur·se·s.

Les grandes marques mondiales, comme Apple ou Samsung, sont pointées du doigt pour leur responsabilité. Malgré la maladie et les menaces, Yi Yeting et d'autres militant·e·s continuent leur combat.

Complicit appelle à une prise de conscience internationale sur le coût humain de nos technologies.

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Les sacrifiés de l'IA

Henri Poulain, 2024 (73')

Le film explore les coulisses méconnues de la production des intelligences artificielles, loin des discours grand public. Il s'intéresse aux data workers : les millions de personnes qui collectent ou annotent les données nécessaires au fonctionnement des IA. Les conditions de travail sont décrites comme éprouvantes, notamment du point de vue psychologique, avec des tâches exposant à des contenus violents, traumatiques ou choquants. Le documentaire montre que beaucoup de ces travailleur·se·s viennent du Sud global (Afrique, Amérique latine, Asie) ou sont recruté·e·s dans des contextes fragiles ou vulnérables (réfugié·e·s, prisonnier·e·s...). Ces personnes sont souvent contraintes par des accords de confidentialité, vivent dans la peur des représailles et bénéficient d'une très faible rémunération (quelques euros par jour).
Le documentaire évoque le « long-termisme » : cette idéologie selon laquelle il faut penser aux effets à long terme, ce qui justifierait des sacrifices actuels invisibilisés. On découvre des témoignages personnels : travailleurs en lutte au Kenya, prisonnières en Finlande, réfugiés ukrainiens, victimes de l'exploitation des mines de lithium en Amérique du Sud.

Les sacrifiés de l'IA invite à réfléchir aux coûts humains et écologiques de l'IA, et à réclamer davantage de transparence, de responsabilité de la part des entreprises de la tech, et de protections pour ces travailleur·se·s invisibilisé·e·s.

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Le sang et la boue

Jean-Gabriel Leynaud, 2025 (94')

Ce premier long métrage documentaire de Jean-Gabriel Leynaud nous plonge au cœur de Numbi, une bourgade de l'Est du Congo secouée par la ruée vers le coltan.
Minerai stratégique et indispensable à la fabrication de nos appareils électroniques, le coltan façonne ici le quotidien des habitant·es, contraint·es d'en extraire les richesses dans un système opaque. À travers leurs destins entremêlés, le film dévoile les rouages d'un post-colonialisme persistant, d'un sentiment de fatalité, et met à nu les logiques insidieuses du capitalisme mondialisé des années 2020.

Page du film

Apple : The trillion dollar betrayal

Billy Arthur, 2022 (64')

Le documentaire retrace l'ascension fulgurante d'Apple, valorisée à plus de mille milliards.
Il révèle les pratiques controversées : domination de l'App Store, copies d'innovations et concurrence jugée déloyale. Les conditions de travail chez ses sous-traitants, marquées par des drames humains, sont mises en lumière. Le film aborde aussi l'évasion fiscale et la stratégie d'Apple pour minimiser ses impôts à l'international. Il dénonce l'obsolescence programmée et la difficulté à réparer les appareils, aggravant les déchets électroniques.

Apple: The Trillion Dollar Betrayal questionne le véritable coût humain, social et écologique du succès de cette entreprise.

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Behind the screen 2011 (60')

Le film suit le cycle de vie complet d'un ordinateur : depuis l'extraction des matières premières jusqu'à sa fabrication, son usage, puis sa mise au rebut. On commence en Afrique de l'Ouest, au Ghana, où des mineurs exploitent illégalement de l'or, souvent dans des conditions dangereuses, l'eau et les terres étant polluées par le mercure et le cyanure.
Le film passe ensuite en République tchèque où des ouvrier·es migrant·es assemblent les composants des ordinateurs dans des usines, souvent pour des salaires très faibles et des horaires très lourds. Il montre aussi la consommation dans les pays « riches » : comment nous utilisons ces machines, mais aussi la rapidité avec laquelle elles deviennent obsolètes.
Le documentaire se termine au Ghana encore, dans les décharges électroniques, comme à Agbogbloshie, où arrivant comme « seconde main », la plupart des ordinateurs sont déjà hors d'usage ; des enfants y travaillent, exposé·es à des fumées toxiques.

Behind the Screen met en lumière le coût social, environnemental et humain caché derrière la technologie que nous consommons quotidiennement.

Bande annonce du film (EN)

Factory

Hao Zhou, 2025 (148')

Factory plonge au coeur d'une usine Lenovo à Wuhan, explorant la réalité du travail à l'intérieur d'un site industriel pendant et après la pandémie de COVID-19. Le documentaire montre comment l'usine fonctionne comme un microcosme : le personnel y vit, mange, dort souvent dans des hébergements fournis, et même les services de santé mentale sont internalisés. Mais cet univers “tout compris” se double d'un dispositif de contrôle intense : la surveillance des travailleur·ses, le recueil de données de santé, l'obligation de conformité sont normés et contraignants. Le film met en lumière le conflit entre exigences d'efficacité industrielle, croissance des chaînes d'approvisionnement mondiales, et les coûts humains et psychologiques pour les employé·es. Le réalisateur Zhou ne se concentre pas seulement sur la crise sanitaire, mais sur les dynamiques de pouvoir, de gouvernance autoritaire, et sur la façon dont la pandémie exacerbe voire révèle des structures déjà existantes d'exploitation.

Le résultat est un portrait saisissant et inquiétant de ce que signifie produire pour l'économie globale aujourd'hui : des machines qui tournent, des corps fatigués, et une tension constante entre vie individuelle et pression du travail.

Site du film (EN)

The Illusion of Abondance

Erika González Ramírez et Matthieu Lietaert, 2022 (60')

L'Illusion de l'abondance nous plonge dans les combats de trois défenseuses des droits humains et de l'environnement en Amérique latine.

L'accaparement des terres, le devoir de vigilance des entreprises, la justice économique, les droits humains et environnementaux...

Si ces sujets ne sont pas nouveaux, la manière dont les réalisateurs ont choisi de les représenter, à travers le regard de ces militantes, est bouleversante. Leur courage, leur détermination, leur résilience forcent l'admiration tant elles ont fait de ces combats toute leur vie. Sans jamais céder à la peur, quels que soient les géants qui leur font face.

Bande annonce du film